Les travaux de création d’une route de jonction entre la Rosière et les Varins viennent de débuter le 4 octobre. Le maire fait le point pour nous sur ce dossier qui n’était pas attendu avant 2011.
Quel est l’objectif de ce projet jusque là resté dans les cartons ?
Yann Jaccaz : L’idée générale est de donner un second accès au domaine skiable par l’ouest afin de désengorger le centre et le quartier des Belles aux heures d’affluence l’hiver. Ce sera aussi l’occasion de créer une voie parallèle à la RD1212. A l’heure actuelle, il n’existe aucune alternative si la circulation est bloquée. Contrairement à d’autres villages, il n’y a quasiment pas de maillage entre nos routes communales. Une situation rare qui complique la gestion de notre voirie.
Les grandes lignes du projet étaient définies dans les documents d’urbanisme de la commune depuis la fin des années 1970 ! Cela fait si longtemps que l’on en parle que c’est un peu devenu notre serpent de mer. Aujourd’hui, nous entrons dans la phase de réalisation. L’idée est donc de prolonger la route de l’Arly, qui se trouve rive gauche de la rivière, juste après le pont de la Rosière, pour rejoindre le parking des pistes (voir le plan). Le long de la route, nous réfléchissons à différentes possibilités d’aménagements mais la priorité est déjà de créer la route elle-même. Ce sera normalement bouclé pour le mois de décembre. C’est un pari osé, mais nous voulions absolument avancer au plus vite ce projet car le Pont de la Rosière est en mauvais état. Sa reconstruction est nécessaire et nous devons le fermer dès que possible pour des raisons de sécurité. Nous ne pouvons pas continuer à simplement mettre un panneau limitant le tonnage et regarder ailleurs quand les camions passent dessus parce qu’ils n’ont pas d’autres choix.
La création de la nouvelle route permettra de fermer le pont dès la fin de l’année. La desserte des Grabilles se fera alors temporairement par la nouvelle route. Cela nous laissera le temps de reconstruire ce pont sans pour autant devoir créer une passerelle provisoire pour les voitures, ce qui est très coûteux. Il serait bien, ensuite, dans les deux ans, de réaliser le nouveau pont et le rond-point de la Rosière. Précisons que le bitume qui sera mis en décembre sera provisoire. Il permettra de tasser le terrain durant l’hiver et de couler ensuite un enrobé plus épais et de qualité, sur un sol stabilisé. La garantie d’une durabilité de la route...
Quel est le coût d’un tel projet ?
Y.J. : Il y a plus d’un kilomètre de linéaire à créer puisque la route traversera aussi l’actuel parking des pistes. Les entreprises ont rendu leurs offres. Il nous en coûtera 1 millions d’euros hors taxes alors que l’estimation était de 1,5 millions. Un effet de la crise qui nous a été favorable. Pour les autres années, il faudra compter environ 600 000 euros de rond-point et presque autant de pont. Il faut ajouter les acquisitions foncières. Nous avons déjà acheté 9 000 m2 l’année dernière, pour 350 000 euros.
La commune dispose-t-elle d’aides pour financer l’ensemble ?
Y.J. : Nous avons pris une délibération pour fixer le périmètre d’une possible ZAC. Si celle-ci voit le jour, tous les promoteurs ou particuliers qui construiront sur ce périmètre devront rembourser un quote-part sur ces investissements. Cela ne couvrira bien sûr pas la totalité de la dépense. Nous solliciterons également nos partenaires comme l’Etat ou le Conseil Général car ce projet améliorera la circulation de la RD1212. J’espère que nous serons entendus.
Certains pensent que ce projet est une déviation de la RD1212. Que leur répondez-vous ?
Y.J. : Nous avons toujours dit que nous étions défavorables à un projet de déviation. Il est vrai que nous subissons le flot de circulation de la route départementale, avec plus de 6000 véhicules par jour. Néanmoins, la meilleure solution – selon nous – est de réaménager le centre (lire par ailleurs) plutôt que d’emmener cette forte circulation vers les Varins. Ce secteur est aujourd’hui tranquille et nous souhaitons renforcer son attrait touristique été comme hiver en valorisant les berges de l’Arly et le front de neige. Cela n’aurait aucun sens de dévier la Départementale d’autant que les automobilistes seraient toujours tentés de passer par le centre du village, plus court. Nous subirions ainsi deux gros flux sur la commune au lieu d’un seul.
En revanche, cette nouvelle voie permettra de créer, exceptionnellement, une déviation en cas de gros travaux dans le centre ou les jours de grandes manifestations. Le centre du village pourrait alors être dédié aux piétons. Imaginez les Médiévales ou la Fête du Terroir sans voitures. Ce serait un progrès extraordinaire en terme de convivialité et de sécurité.