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Riposte contre le manque de neige (19-12-2009)

Le Maire de Praz-sur-Arly fait le point avec nous sur ce lancement de saison, rendu difficile par l’enneigement tardif. Il nous explique les services mis en place et revient sur les investissements engagés en matière de neige de culture afin de pallier à ces aléas climatiques.

Les massifs souffrent d’un déficit d’enneigement en ce début de saison. Qu’en est-il pour Praz ?
Effectivement, comme les autres stations, nous souffrons d’un important déficit d’enneigement, même en altitude. Cela est déjà arrivé certains débuts d’hiver et, malheureusement, nous y sommes confrontés cette année de manière conséquente. La couche est très faible en dessous de 1800 mètres et ne permet pas d’ouvrir tout notre domaine à l’heure où je vous parle. Seuls les deux téléskis du Baby et le Jardin des Neiges ouvriront grâce aux enneigeurs de notre nouveau réseau de neige de culture, très performants,  qui ont permis de produire la couche de neige nécessaire en seulement quelques jours de froid. Les skieurs débutants pourront ainsi profiter des joies de la neige à Praz-sur-Arly. Nous voulons aussi rester optimistes. Des perturbations neigeuses sont annoncées. Nous espérons que la météo aura raison et que la couche de neige formée sera suffisante.



Et les autres skieurs, quelles solutions s’offrent à eux ?
La mairie et Labellemontagne (ndlr : l’exploitant des remontées mécaniques) mettent en place un bus gratuit entre Praz-sur-Arly et le Mont Rond (N-D. de Bellecombe), secteur de l’Espace Diamant ouvert grâce à son réseau de neige de culture, permettant la liaison avec le domaine des Saisies. Ce service de navettes, qui coûtera près de 700 euros par jour, sera assuré durant les vacances scolaires, tant que l’offre ski se limitera, à Praz, à la piste du Baby. ?


Et pour qui ne skie pas ?
Le télésiège débrayable du Crêt du Midi sera ouvert pour les piétons. Ils pourront ainsi profiter des belles balades panoramiques de ce site et déguster nos spécialités dans les restaurants d’altitude. Si le déficit d’enneigement limite notre offre ski, n’oublions pas que Praz-sur-Arly dispose d’autres atouts de premier choix en matière de loisirs. Les balades pédestres seront de mise, tout comme les goûters à la ferme, les vols en montgolfière, les balades en calèche, les visites de sites majeurs de la région, etc. Noël, c’est aussi la “Semaine des Enfants”. L’office de tourisme a travaillé sur un programme incroyable qui devrait laisser des souvenirs merveilleux aux familles, avec des spectacles tous les jours.

Craignez vous que la situation entraîne une baisse de la fréquentation ?
Je ne crois pas. Les réservations sont déjà faites, pour l’essentiel, et les clients de la semaine de Noël conditionnent peu leur séjour par rapport à l’offre ski. Ils viennent en premier lieu pour se dépayser, se ressourcer avec leur famille et leurs amis et profiter de nos événements festifs. Ils passeront sans aucun doute un très bon séjour, avec des activités variées et un paysage malgré tout enneigé. La carte postale est garantie ! Et puis, comme je le disais, nous pouvons espérer que la météo nous soit rapidement plus favorable. Nous ne sommes encore que le 17 décembre.

Comment s’annonce justement la saison en terme de remplissage ?
Les chiffres des réservations au 1er décembre viennent d’être communiqués par le cabinet Comète, qui observe la fréquentation touristique pour le compte du SIVOM Pays du Mont-Blanc.
Nous étions assez inquiets du fait de la crise économique. Finalement, Praz-sur-Arly accuse un léger retard par rapport à l’an dernier à la même date, une baisse de 3,4%. Mais c’est une tendance qui peut encore s’inverser en fonction des conditions climatiques et de notre propension à communiquer sur nos nouveautés. Notre clientèle reste fidèle malgré la crise économique. Dans le Pays du Mont-Blanc, la baisse moyenne est de 3,8%, avec des écarts très importants d’une station à l’autre.

Puisque vous parlez des nouveautés, le nouveau réseau de neige de culture sera-t-il bientôt opérationnel ? Sa construction n’a-t-elle pas débuté trop tard dans l’automne ?
Pour qui ne connaît pas le dossier, le lancement du chantier fin septembre a pu paraître tardif. Néanmoins, il faut se rappeler que, début décembre 2008, il n’était pas encore question de lancer ces travaux en 2009. Le réseau de neige de culture devait démarrer en 2010, en même temps que la création d’une retenue collinaire des Evettes (Flumet). A la mi-décembre, les bureaux d’étude nous ont informés qu’il était finalement possible de commencer le chantier en 2009 car notre prise d’eau dans l’Arly serait capable d’alimenter nos nouveaux enneigeurs en direct, au moins sur le secteur du bas. Nous avons alors entrepris des discussions avec les propriétaires fonciers, mis en place des conventions de passage, lancé les études techniques, les demandes des subventions puis les marchés publics, tout cela en neuf mois seulement ! Autant dire que les délais administratifs ont été très serrés. Les marchés publics ont pu être signés courant septembre et, quinze jours après, les entreprises étaient déjà sur le terrain.
Le Conseil Municipal et Labellemontagne sont partis du principe que tout ce qui pourrait être fait cette année serait une avance prise sur l’avenir. Alors, certes, le chantier a duré 12 semaines au lieu des 9 prévues initialement, mais je rajouterai - avec un peu d’humour - que nous avons pris dix mois d’avance sur le programme initial.
Actuellement, le gros oeuvre est terminé et les phases d’essais vont commencer. Si tout se passe bien, le nouveau réseau devrait fonctionner le 23 décembre. Il permettra d’assurer l’enneigement sur la piste de la Rosière, même si je ne cache pas ma déception que le système n’ait pas pu être opérationnel avant. Ca se joue à quelques jours, ce qui est un peu frustrant. A noter que le réseau couvrira aussi le mur des Chars, mais ce dernier trouvera surtout son intérêt lorsque l’enneigement naturel de moyenne montagne sera assuré.



Dans des situations exceptionnelles comme cette année, la neige de culture vous paraît-elle toujours la solution face aux risques météo ?
C’est une évidence. Après une période de redoux, nous vivons une semaine froide, qui permet de faire fonctionner les enneigeurs. Sans cela, l’offre débutante ne serait même pas assurée à Praz. C’est aussi la neige de culture qui va permettre d’ouvrir une partie de l’Espace Diamant chez nos voisins.
Le programme d’enneigement entrepris à Praz-sur-Arly avec Labellemontagne est donc primordial pour l’avenir de notre village en tant que station de ski. C’est une question de survie économique. Nous devons absolument limiter notre dépendance vis-à-vis des aléas climatiques. C’est ainsi que 3,5 millions d’euros sont investis sur trois ans, pris en charge par Labellemontagne. Le Conseil Général de Haute-Savoie nous appuie à hauteur de 200 000 euros.
L’an prochain, la retenue collinaire (70 000 m3) devrait voir le jour et, avec elle, un réseau d’enneigeurs sur toute la piste des Bernards et la piste du Soir.  A terme, l’objectif est de développer le réseau jusqu’au sommet du télésiège du Crêt du Midi. L’autre objectif de cette nouvelle installation est de ne plus solliciter le réseau d’eau potable, même si nos réserves en eau sont considérables grâce à la nappe phréatique.
Ce programme de neige de culture est le plus important lancé en France cette année. Trois ans ne seront donc pas de trop pour l’achever.

La neige du culture fait souvent débat. Certains pensent que des produits sont ajoutés à l’eau pour faire la neige. Qu’en est-il vraiment ?
On nous pose souvent la question. Comme quoi les vieilles idées ont la vie dure ! Car, disons-le de suite, tout est naturel et il n’y a aucun produit ajouté pour faire de la neige de culture. Il s’agit tout simplement d’eau et d’air. Les microgouttelettes sont propulsée dans l’air et se transforment en cristaux de glace. Les additifs ont été bannis depuis longtemps de nos domaines skiables et c’est très bien ainsi. Par contre, et c’est important de le dire, les nouvelles générations d’enneigeurs sont capables, grâce aux progrès techniques, de produire 5 fois plus de neige qu’il y a dix ans avec le même litre d’eau.
Je trouve d’ailleurs malheureux que l’industrie de la neige soit l’objet d’attaques régulières de la part de certains défenseurs de l’environnement. Nul ne viendrait remettre en question la consommation d’eau de la part des autres industries. Les usines, par exemple, consomment des quantités considérables d’eau qui doivent ensuite être traitées. Je pourrai aussi parler des piscines privées qui consomment plus de 30 millions de m3 en France (le double de la quantité utilisée par les stations pour la neige de culture) avec leur lot de produits chimiques justement. Alors, pourquoi s’attaquer à la fabrication de la neige qui, elle, n’utilise pas de produits chimiques et rend l’eau au milieu dès le printemps ? Pourquoi tenter de mettre en péril notre matière première qui est la garantie de nos emplois et de toute notre économie. Si on nous interdit demain d’utiliser l’eau pour nos enneigeurs, alors je demande que cette interdiction soit appliquée aux autres industries.
Il est, par contre, important d’être tous vigilants sur l’utilisation de la ressource en eau. Il serait aberrant de mettre en péril les réserves d’eau potable pour faire de la neige de culture. Les mouvements écologistes, de part leur travail, se sont aussi placés en sentinelles de la montagne. Ils ont participé à la prise de conscience des stations dans leur responsabilité de la préservation du milieu naturel. Nous constatons partout de réels progrès sur ce point et j’en suis heureux. Je suis d’ailleurs le premier à dire qu’il faut concilier intelligemment développement économique et protection de nos montagnes. Notre développement des domaines skiables doit se concentrer sur la modernisation de l’existant et sur la création de remontées uniquement lorsqu’elles ont un rôle structurant pour le domaine. C’est le cas de notre nouveau téléski (les 3 Coins) qui ouvrira cet hiver. Il a une utilité majeure dans la liaison entre Praz-sur-Arly, N-D. de Bellecombe et les Saisies et sa construction n’a que peu impacté le site de Basse Combe. Il est d’ailleurs installé près d’une piste bleue déjà existante, celle ramenant les skieurs de Bellecombe.
En revanche, l’ensemble du Conseil Municipal est hostile à un développement plus à l’est, sur le reste de Basse Combe et sur Véry. Ce sont des paysages majeurs, parmi les plus beaux de la région. Ils concentrent aussi des espèces sensibles comme le tétras-lyre ou le lagopède. Ce site était prévu par l’ancienne municipalité pour recevoir des remontées mécaniques permettant la liaison entre Praz et Megève. Ce serait regrettable. S’il doit y avoir liaison avec Megève, nous devons l’étudier ailleurs, peut être dans la combe du Leutaz qui disposait d’un télésiège voici quelques décennies. C’est un site déjà très fréquenté par les touristes et il n’y aurait guère d’incidence paysagère. Le plateau de Véry, en revanche, doit être absolument préservé. Je crois que nous devons mener de vraies réflexions de fond sur ce sujet avec mes collègues maires des stations voisines afin d’éviter la “course au kilométrage de piste” et réfléchir aux développements les moins impactants pour nos montagnes.




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