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Le VVF est né il y a 50 ans (05-01-2014)

Le VVF a  ouvert fin 1963. Devenu Belambra depuis, il est l’œuvre du célèbre architecte Maurice Novarina. Cet établissement a marqué Praz autant par son dessin que par son impact économique.



Le magazine Pralin(e)s N°5, paru en novembre, a développé un dossier “spécial architecture. Or, impossible de parler d’architecture sans évoquer le Village Vacances Familles (VVF) de Praz-sur-Arly, rebaptisé Belambra en 2010, qui fête ses 50 ans.

Avec son dessin si particulier, il ne laisse personne indifférent. On aime, ou pas. Il fait, en tout cas, partie du patrimoine bâti de la commune, d’autant qu’il est l’œuvre d’un architecte célèbre, Maurice Novarina, l’homme qui a dessiné le village olympique de Grenoble, l’église du Plateau d’Assy et tant d’autres bâtiments de renom.



Louis Tissot, président de la Caisse des Dépôts, lui confia la réalisation du VVF de Praz en 1961. Deux ans plus tard, l’établissement ouvrait ses portes. Construit sur un terrain communal, en bail emphytéotique, il sera inauguré officiellement par le Secrétaire d’Etat au Tourisme et à la Promotion Sociale, Pierre Dumas, le 21 mars 1964. Il faut dire que l’Etat tient particulièrement à son programme VVF qui a pour vocation de mettre les vacances à la portée de tous les Français. Novarina dessinera aussi les VVF des Saisies et de Bourg-Saint-Maurice.

Carine Bonnot, architecte, a écrit sa thèse sur Novarina et explique qu’elle « cite souvent le VVF de Praz en exemple. L’ensemble est assez bien conservé. » D’un point de vue architectural, notons la recherche d’une « bonne intégration dans le site, les bâtiments suivant les courbes de niveau et restant assez bas. Les façades sont composées simplement, aucun élément de décor n’est ajouté. C’est la sobriété et l’efficacité de l’architecture selon Novarina. » Une architecture représentative de l'époque moderne inspirée des théories de Le Corbusier sur la cellule d'habitation.



Novarina a aussi cherché la meilleure orientation des bâtiments et prévu de nombreuses plantations pour en faire un village au cœur de la nature. Ce principe va aussi aider l’ensemble a bien s’intégrer dans le paysage car les photos de l’époque montrent à quel point le VVF était visible avant que les arbres ne poussent. L’utilisation du bois (façades et balcons) est aussi très représentative du mariage béton-bois que Novarina aimait mettre en place.

Le VVF de Praz-sur-Arly a indéniablement marqué un tournant dans l’histoire touristique du village. Grâce à lui, des milliers de vacanciers vont découvrir la station et annoncer son essor. Aujourd’hui encore, Belambra est un des principaux sites d’hébergement de Praz (550 lits). Il a été entièrement rénové en 2010, avec passage au haut de gamme. S’il a perdu sa vocation sociale, il reste un fer de lance du tourisme pralin. De nouveaux projets sont d'ailleurs en préparation (lire la présentation de la future résidence de tourisme Belambra).


Photos : Archives départementales Haute-Savoie - Fonds Novarina


Aujourd'hui, le village vacances s'est fondu dans le paysage avec sa verdure et ses nombreux arbres.

Voir aussi les photos en plus grand format et un article de la presse nationale paru à l'époque sur notre page Facebook (accessible même aux non abonnés)

Portrait de Maurice Novarina


Cet architecte savoyard, à la carrière exceptionnellement longue, a su donné une dimension artistique et esthétique à l'ensemble de son œuvre dense et diversifiée.

Maurice Novarina, voit le jour le 28 juin 1907 à Thonon les Bains.
Son père, Joseph, fils d'artisan émigré piémontais, dirige une importante entreprise de maçonnerie. C'est au n°2, Place des Arts, dans l'immeuble familial, avec ses 8 frères et sœurs, qu'il grandit.

En 1928, Maurice est diplômé de l’École Supérieure des Travaux Publics de Paris, l'année suivante, il intègre l’École Nationale des Beaux Arts d'où il ressort quatre ans plus tard avec un diplôme d'architecte DPLG en poche.

Sa carrière débute alors sur ses terres natales dans l'atelier de l’architecte Louis Moynat. Un chantier d'envergure lui est confié : la réalisation de l'église Notre Dame du Léman (1933-1935) à Vongy. Déjà l'originalité et le sens esthétique prévalent dans cet édifice fort de symbolique : la voûte en chêne de Hongrie est conçue telle une coque de bateau renversée, proximité du Léman oblige !
Sa contribution au renouvellement de l'art sacré contemporain est indiscutable ; pas moins d'une trentaine d'édifices religieux portent sa signature et le place en tête dans la catégorie des constructeurs d'églises du XXe siècle.
Une de ses œuvres majeures, au rayonnement international, est bien sûr l'église Notre Dame de Toutes Grâces (1937-1946) du Plateau d'Assy. Tout en s'adaptant aux nouveaux matériaux et en imprimant sa dimension esthétique propre, il restitue dans cet édifice, l'âme de nos montagnes. Cette réalisation lui fait rencontrer les artistes plasticiens du moment, et au fil de sa carrière, cette collaboration ne cessera de se conforter : « La participation des artistes n’est pas un complément, une caution, mais doit être pensée dans le mouvement même de la conception, car l’architecte travaille déjà lui-même dans la symbolique. » (1)

Nommé architecte en chef de la reconstruction dans le département de l'Eure en 1948, il participe au renouvellement d'équipements publics mais aussi à la politique de logements de masse voulue dans la période de l'après guerre. La création de nouveaux quartiers conçus pour répondre à l'évolution des modes de vie et dotés d'infrastructures collectives lui inspirent cette réflexion publiée dans le Messager en 1955 :
« D’une manière générale, on entend par urbanisme l’aménagement et l’organisation fonctionnelle et esthétique du territoire, en vue des besoins de l’homme : habitation, circulation, loisirs, hygiène ; et dans un avenir plus lointain, l’organisation des
espaces aériens et souterrains. L’urbanisme est à la fois un art et une science. »(2)

En 1957, sa carrière prend un nouveau tournant et devient parisienne. Son appétit pour le travail est sans limite, il enchaîne ainsi les projets tant sur le plan local que national et dans des registres très différents. Citons-en quelques exemples :
- Maison des Arts à Thonon-les-Bains (1963-66)
- VVF à Praz sur Arly (1963)
- Église Sainte-Bernadette, Annecy (1964-69)
- Hôtel de ville de Grenoble (1965-1968)
- Cité La Sardagne, Cluses (1968)
- Village Olympique Grenoble (1968)
- Cité de Vouilloux à Sallanches  (1970)
- Palais des sports de Megève (1971)
- Palais de Justice d'Annecy (1973-1978)
- Centre culturel de Bonlieu à Annecy  (1978-1981)
- Le « Périscope » et la tour « Super Italie », à Paris (1972)
- Viaduc de Nantua (A 40), viaduc autoroutier de Poncin (A 40) (1980)

Il sait s'entourer d'une équipe de professionnels pour laquelle il est à l'écoute et dirige près de quatre-vingts salariés jusqu'en 1990, date de son repli définitif sur Thonon où en 1995 il prend sa retraite.

C'est dans cette ville qui l'a vu naître que le 28 septembre 2002 il s'éteint, laissant derrière lui un héritage architectural et artistique unique, fortement inscrit dans son siècle et dont nos territoires de Savoie se félicitent d'en être la vitrine.

(1 – 2) Exposition du CAUE 2009
 

Textes : Marie-Paule Périnet-Marquet et Yann Jaccaz

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