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Les espèces exotiques envahissantes dans le 74 (12-03-2021)

Le printemps arrivant à grands pas, et le semis des carottes, des petits pois et des radis par la même occasion, la mairie vous propose un point sur des végétaux introduits sur le territoire, devenus aujourd’hui des espèces exotiques envahissantes !

 

Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante (EEE) ?

Communément appelée espèce invasive, une EEE est une espèce non locale, dont l’introduction volontaire ou non par l’Homme sur un territoire menace les écosystèmes et/ou les espèces locales avec des conséquences écologiques, socio-économiques ou sanitaires néfastes.

 

D’où viennent ces espèces ?

Les introductions ont commencé aux XVIIe et XVIIIe siècles avec les transports de marchandises. Elles perdurent aujourd’hui en raison des échanges entre collectionneurs d’espèces, des commerces de jardinerie et d’aquariophilie, des empoissonnements non maîtrisés, des fuites d’animaux d’élevages… La multiplication des échanges internationaux et le changement climatique accélèrent l’introduction et la progression des EEE.

 

Quelles EEE sont les plus répandues en Haute-Savoie ?

Les EEE végétales les plus répandues dans le département sont l’ambroisie, la berce du Caucase, la renouée du Japon, la balsamine, les solidages et le buddleia de David. Les EEE animales sont la tortue de Floride, l’écrevisse américaine, l’écrevisse du Pacifique, la perche soleil et le poisson-chat.

 
ZOOM SUR LA RENOUÉE DU JAPON

Appelée Reynoutria japonica, la renouée est une plante vivace de 1-4 m de hauteur, à tiges annuelles et vigoureuses, souvent rougeâtres. Ses feuilles largement ovales-triangulaires mesurent rarement plus de 12-15 cm de long et sont pétiolées. Ses nombreuses fleurs, blanchâtres ou verdâtres, se présentent sous forme d’inflorescence lâche, arquée à dressée, de juin à août. Son fruit est un akène long d’environ 4 mm et luisant.

Sa dissémination se fait essentiellement par multiplication végétative à partir de fragments de rhizomes et de boutures des tiges, sur les terrains vagues, les friches rudérales*, les talus, les abords des habitations, les berges des cours d’eau et les lisières forestières.

 
ZOOM SUR LE POISSON-CHAT

Appelé Ameiurus melas, le poisson-chat mesure généralement 15 à 20 cm de long, mais peut atteindre 45 cm maximum ! Il a une peau nue (dépourvue d’écailles) et visqueuse, avec une grosse tête aplatie et une large bouche avec de grosses lèvres et 8 barbillons. Son dos brun est presque noir ou brun verdâtre, les flancs plus clairs, le ventre blanc jaunâtre. En hiver, il s'enfouit dans la vase pour résister au froid quand l'eau descend en dessous de 14°C.

Originaire d'Amérique du Nord, il a été introduit en France accidentellement en 1871. Il affectionne les eaux calmes ou peu courantes se réchauffant l’été, mais domine surtout dans les plans d’eau stagnants peu profonds, étangs ou mares.

 

Quels éléments favorisent le caractère invasif de ces espèces ?

La répétition des introductions, la reproduction très efficace, l’adaptation facile à des milieux variés, la grande aptitude à la compétition entre espèces ainsi que l’absence d’espèces locales concurrentes ou prédatrices sont les critères par excellence favorisant le caractère invasif d’espèces.

 

Quelles conséquences entraînent ces EEE ? 

DES IMPACTS SANITAIRES SUR L’HOMME

Certaines espèces animales ou végétales peuvent avoir des conséquences non négligeables sur la santé : brûlures, allergies… Par exemple, selon l’ARS, la proportion de la population allergique à l’ambroisie a augmenté en Rhône-Alpes : le nombre de personnes allergiques à cette plante aurait augmenté de 10 % entre 2008 et 2013. Or, la probabilité de développer l’allergie augmente avec la fréquence d’exposition au pollen.

Autre exemple : le contact avec la sève de la berce du Caucase entraîne de graves brûlures après exposition à la lumière. C’est ce qu’on appelle une réaction photosensible.

 

DES IMPACTS SANITAIRES SUR LA FAUNE ET LA FLORE LOCALES

Les EEE peuvent transmettre des pathogènes tels que des bactéries, des virus ou des champignons aux espèces locales. Par exemple, en introduisant la peste des écrevisses, l’écrevisse américaine a entraîné la perte d’écrevisses locales françaises.

Dans le cas des plantes invasives, comme l’élodée de Nuttall, elles peuvent aussi perturber l’équilibre écologique de milieux aquatiques en colonisant et favorisant l’envasement de ces derniers.

 

DES IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES

De par leur concurrence avec les espèces locales produites, les EEE portent atteinte aux productions agricoles (contamination des cultures) ainsi qu’aux élevages piscicoles (compétition avec les espèces élevées en étang) en entraînant une diminution des rendements.

La fédération France Nature Environnement précise : « Le milieu agricole est le premier touché par l’invasion de l’ambroisie : selon les années, elle peut créer des baisses de rendement dans les cultures pouvant aller de 20 à 70 %. Le préjudice est donc important.

L’ambroisie aime les grands espaces ensoleillés. On la retrouve souvent dans les grandes cultures, notamment les cultures de printemps. Le fait que la terre soit retournée lors des cultures stimule la germination des graines d’ambroisie. » 

La colonisation des milieux aquatiques par les plantes invasives gêne les activités nautiques et le bon fonctionnement des ouvrages hydrauliques. D’après cette étude menée par l’Irstea* en 2015, de plus en plus de gestionnaires de digues ou de tels ouvrages cherchent à éradiquer ces plantes (telle l’herbe de la pampa) de manière mécanique ou manuelle (et non plus avec des traitements chimiques) pour empêcher les racines, souvent denses et emmêlées, de croître dans les mécanismes hydrauliques.

Concernant l’allergie à l’ambroisie, le coût global de la consommation de soins (consultations, médicaments, arrêts de travail, désensibilisation…) sur la région Auvergne-Rhône-Alpes a été estimé à plus de 40,6 millions d’euros en 2017 pour 659 487 personnes, dont 52 013 Hauts-Savoyards1.

Et d’après l’Union Européenne, le coût lié aux dommages provoqués par les EEE en Europe s’élève à 12 milliards d’euros par an depuis plusieurs années, un chiffre qui ne fait en plus qu’augmenter2.

 

Quelles actions entreprend la commune pour éradiquer la renouée du Japon, cette plante qui colonise les berges de l’Arly et d’autres zones pralines ?

En juin 2016, la mairie de Praz-sur-Arly s’est portée volontaire pour tester des pratiques de lutte contre la renouée, dans le cadre du Contrat de Rivière Arly organisé par le Syndicat Mixte du Bassin Versant de l’Arly (SMBVA).

L’entreprise Champs des Cimes a ainsi été missionnée par le Syndicat Mixte d’Aménagement de l’Arve et de ses Affluents (SM3A) pour traiter une zone contaminée entre la salle hors-sacs et la passerelle, au bord du parking des Varins. Elle a légèrement profilé le terrain pour enlever la plante, puis posé une bâche géotextile biodégradable, qui a été recouverte de terre végétale et ensemencée avec des espèces adaptées au milieu et à croissance rapide, capables de bien s’installer et d’empêcher la renouée de se re-développer. L’opération a coûté environ 13 000 € TTC et a été financée par le SM3A avec le soutien du Conseil Régional (40 %), de l’Agence de l’Eau (30 %) et du Conseil Départemental (10 %). Elle a été réitérée près du pont de l’Île en juillet 2017.

En parallèle, dans les autres sites touchés, la commune mène des opérations de fauche régulières pour affaiblir et épuiser la plante. 

Donc, si vous en avez chez vous, vous savez ce qu’il vous reste à faire : arrachez la plante, mettez-la dans un sac poubelle et emmenez-la en déchetterie dans le container des incinérables (et non des déchets verts) pour éviter, là encore, tout risque de contamination d’autres sols. Ou alors, cuisinez-la pour préparer des recettes savoureuses comme cette tarte ou cette confiture, et étonner vos invités !

 

Plus d’informations sur la renouée dans ce guide.

 
 

Encadré : ET SI VOUS EXPOSIEZ ?

Pour sensibiliser un maximum de personnes, la fédération France Nature Environnement met à disposition des collectivités, des associations et autres, pour un événement ponctuel ou de longue durée, son exposition « Enjeux et menaces des espèces exotiques envahissantes en Haute-Savoie ». Composée de 12 panneaux adaptés à l’extérieur ou à l’intérieur, cette dernière présente les principales espèces concernées et l’enjeu de leur gestion. Elle peut être renforcée par une intervention, une mini-conférence ou une formation sur le terrain, selon la date choisie.

Si cela vous intéresse, veuillez contacter Clémentine AGERON, chargée de mission CTENS / Biodiversité : c.ageron@ccpmb.fr

Et attention : les panneaux étant mobilisables sur l’ensemble du département, mieux vaut réserver à l’avance.

 

*Irstea : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture

*Rudéral : qui croît parmi les décombres

1 Source : Analyse des données médico-économiques – 2017 – ORS – Auvergne-Rhône-Alpes

2 Source : Espèces exotiques envahissantes Action de l’Union Européenne – 2016

 

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